Le 24 janvier prochain, le Parlement italien va élire le chef d’Etat, une fonction prestigieuse pour laquelle l’actuel président du Conseil, Mario Draghi, est donné favori. Toutefois, son éventuelle accession à la magistrature suprême pourrait déstabiliser le pays qui a du mal à assurer sa relève.
Bien que ce poste soit théoriquement honorifique, le chef d’Etat italien joue un rôle majeur en cas de crise gouvernementale. C’est dans pareil contexte que le dirigeant italien sortant, Sergio Mattarella, dont le mandat de 7 ans arrive à terme le 3 février prochain, avait fait appel, en février 2021, à l’ancien patron de la Banque centrale européenne pour succéder à Giuseppe Conte, qui n’avait plus de majorité au parlement.
Depuis, Mario Draghi dirige une importante coalition gouvernementale rassemblant quasiment tous les bords politiques de la gauche à la droite. Le Premier ministre italien est apprécié des partenaires étrangers du pays, notamment pour avoir pu gérer la crise de Covid-19 et initier des réformes grâce au vaste plan de relance européen post-pandémie.
Si jamais M. Draghi est élu président, il sera difficile de lui trouver un successeur à même de conserver la cohésion de la majorité actuelle, qui s’effrite déjà, et pourrait donner lieu à des élections anticipées. D’ailleurs, bon nombre d’observateurs souhaitent qu’il conserve son poste à la tête de l’exécutif jusqu’aux législatives de 2023 de sorte à continuer les réformes qu’il a initiées depuis environ un an.