La justice algérienne s’est prononcée mercredi, pour la dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), un organisme-phare de la société civile algérienne créé aux débuts du Hirak, le mouvement de contestation qui revendique depuis février 2019, un changement radical du régime en place en Algérie depuis l’indépendance.
Cette décision a été prise par le tribunal administratif d’Alger qui reproche au RAJ une violation présumée de la loi sur les associations. Cette sanction administrative est intervenue après une requête du ministère algérien de l’Intérieur allant exactement dans ce sens.
«Ce verdict ne va pas nous affaiblir, n’effacera pas les vingt-huit ans d’existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie», a déclaré, en réaction à ce verdict, le RAJ dans un communiqué, annonçant dans la foulée, son intention de faire appel.
Pour le vice-président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, ce verdict «est scandaleux», appelant à l’arrêt des «attaques contre les acquis démocratiques du peuple algérien, payés au prix du sacrifice ultime», et affirmant la «solidarité» de la LADDH avec les activistes du RAJ.
Le gouvernement algérien reprochait au RAJ d’«agir en violation de la loi sur les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans les statuts».
Cette ONG avait rejeté ces allégations dans un communiqué rendu public en fin septembre, les estimant fondées «essentiellement sur les activités publiques de l’association durant le Hirak».
Dans la foulée, le RAJ avait jugé ses actions «compatibles avec son mandat d’association œuvrant à la promotion de l’implication des jeunes dans la gestion de la cité».