Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami a annoncé ce week-end à la télévision d’Etat que le pays a dépassé les 120 kg d’uranium enrichi à 20%, contre 84 kg à fin août dernier.
Mohammad Eslami a justifié cette accélération de la production d’uranium enrichi par le non-respect par les Occidentaux de leur engagement à fournir du combustible enrichi à 20% pour l’utiliser dans le réacteur de Téhéran.
Le processus d’enrichissement de l’uranium à 20% a été lancé dans le cadre du Plan d’action stratégique de l’Iran pour contrer les sanctions américaines, qui a été approuvé par le Parlement iranien en décembre 2020.
Et d’après le projet de loi, l’OIEA, en avance donc sur le programme, devait produire 120 kg d’uranium enrichi à 20% dans l’année suivant la mise en œuvre du plan d’action, qui a débuté le 4 janvier dernier.
Le seuil de 20% pour l’enrichissement de l’uranium permet en théorie de produire des isotopes médicaux, utilisés notamment dans le diagnostic de certains cancers. Mais en avril, la République islamique a franchi le seuil inédit de 60%, et en a produit depuis 10 kg, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe atomique.
L’Iran s’écarte encore un peu plus de l’accord international sur son programme nucléaire. Celui-ci, conclu en 2015 entre l’Iran d’une part, et les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne d’autre part, offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de l’ONU.
Mais en 2018, les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, s’étaient désengagés unilatéralement de l’accord, ce qui a amené Téhéran à progressivement abandonner ses engagements, et les Etats-Unis à réagir en réimposant des sanctions contre la République islamique.