L’ONG Amnesty International a dénoncé dans un rapport publié hier mardi, les exactions perpétrées en Syrie par les services de sécurité du régime, contre des dizaines de réfugiés syriens ayant dû rentrer dans leur pays.
Amnesty International a passé en revue «d’horribles violations», entre tortures, viols, et arrestations arbitraires, perpétrées à l’encontre de 66 réfugiés, dont 13 enfants, rentrés dans leur pays entre 2017 et le printemps 2021 après s’être repliés au Liban, en France, en Allemagne, en Turquie, en Jordanie et aux Emirats arabes unis.
Selon ces témoignages convergents, des agents de renseignement syriens ont « soumis des femmes, des enfants et des hommes à des détentions illégales et arbitraires, des tortures et autres mauvais traitements, notamment des viols et des violences sexuelles ».
Amnesty International assure que parmi les cas répertoriés, cinq personnes sont mortes en détention tandis qu’on ignore le sort de dix-sept autres. L’ONG évoque aussi quatorze cas de violences sexuelles perpétrées par les forces de sécurité, y compris sept viols menés contre cinq femmes, un adolescent et une fillette de 5 ans.
Amnesty a également documenté 27 cas où des rapatriés ont été détenus comme moyen d’extorsion, les familles payant en moyenne entre 2.000 et 3.350 euros pour la libération de leurs proches.
D’après l’ONG, ces réfugiés sont accusés de «trahison» ou de «terrorisme» par leurs tortionnaires, la terminologie du régime ne faisant pas de distinction entre opposants politiques, rebelles armés et djihadistes. Amnesty International interpelle les pays qui accueillent des réfugiés syriens et les appelant à ne pas leur imposer un retour « forcé » vers la Syrie.
Le régime de Bachar al-Assad, qui a repris le contrôle de 70% du pays grâce à l’appui militaire de Moscou et de Téhéran, cherche à promouvoir l’image d’une Syrie sûre, encourageant le retour des réfugiés.