L’ex-chef d’Etat tchadien Hissène Habré est décédé hier mardi à l’âge de 79 ans au Sénégal, où il purgeait sa peine de prison à perpétuité. Il avait été hospitalisé fin août à Dakar après avoir contracté le Covid-19.
Selon son épouse, Hissène Habré aurait été contaminé lors d’un séjour dans une clinique privée avant d’être pris en charge dans un hôpital public, des faits également partagés par le ministre de la Justice sénégalais Maître Malick Sall.
Le gouvernement tchadien a fait savoir qu’il ne s’opposerait pas à ce que la dépouille de Hissène Habré puisse être enterrée au Tchad, non sans avoir précisé qu’il n’y aura pas d’hommages officiels puisqu’il est condamné pour des délits importants contre les Tchadiens. La famille du défunt ne s’est pas encore prononcée sur la question.
Membre de l’ethnie pastorale touboue et natif de 1942 à FayaLargeau, dans le nord du pays, Hissène Habré fonde une rébellion, le Conseil des forces armées du Nord, qui se fait connaître par l’enlèvement d’Occidentaux. Il accèdera au pouvoir en juin 1982 avant d’être renversé à son tour en 199 par Idriss Deby Itno.
Ses années de pouvoir sont marquées par de nombreux crimes. Après sa chute, une commission d’enquête parle de quelque 40.000 morts. Hissène Habré a été condamné à perpétuité en mai 2016 à Dakar par les Chambres africaines extraordinaires. Il a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.