La Russie a entamé hier jeudi des manœuvres militaires conjointes avec le Tadjikistan et l’Ouzbékistan qui ont pour objectif de s’assurer la maîtrise de la frontière tadjiko-afghane, au moment où Kaboul s’efforce de repousser une offensive des talibans après le retrait américain.
Ces manœuvres mobilisent 2 500 militaires russes, tadjiks et ouzbeks à 20 kilomètres de la frontière afghane, sur le terrain d’entraînement de Kharb-Maïdon au Tadjikistan, et se termineront le 10 août prochain.
Elles se déroulent en parallèle avec d’autres exercices russo-ouzbèkes impliquant 1 500 hommes à Termez, dans le sud de l’Ouzbékistan, également près de la frontière afghane.
Selon un communiqué du ministère russe de la Défense, au cours de ces manœuvres, des troupes russes et ouzbèkes ont simulé des opérations de « reconnaissance de la zone » et ont « trouvé et détruit le camp de groupes armés illégaux ».
Le Tadjikistan a demandé l’aide de Moscou pour garantir la sécurité de ses frontières après que des milliers de soldats afghans se soient réfugiés sur son territoire suite à l’annonce du retrait américain d’Afghanistan et à l’offensive lancée par les talibans.
Trois anciennes républiques soviétiques ont des frontières avec l’Afghanistan, dont 1 300 kilomètres pour le seul Tadjikistan, qui compte 9.5 millions d’habitants. Pour Moscou, éviter l’arrivée de terroristes islamistes dans ces ex-républiques soviétiques est déterminant pour les empêcher de pénétrer sur son propre territoire.
La Russie a fait savoir aux talibans, avec qui elle négocie actuellement, que s’ils veulent garder et exercer le pouvoir, ils ont tout intérêt à cantonner leurs ambitions à l’intérieur des frontières afghanes, à défaut de franchir à ses yeux une ligne rouge.