La CMA (Competition and Markets Authority), le régulateur britannique, a annoncé dans un communiqué le début d’une large enquête d’un an sur le monopole d’Apple et de Google dans le secteur des «écosystèmes mobiles» au Royaume-Uni. L’agence gouvernementale veut savoir si ce qu’elle qualifie de «duopole» a un impact néfaste pour les consommateurs britanniques.
Le terme écosystème mobile concerne cette collection de passerelles par lesquelles les consommateurs téléchargent des applications, naviguent sur le web sur leurs mobiles ou pour accéder à une variété de produits, de contenus et de services, tels que la musique, la télévision et le streaming vidéo.
La CMA cherche à savoir si le contrôle exercé par les deux entreprises sur les écosystèmes mobiles étouffe la concurrence sur toute une série de marchés numériques et si elle affecte les entreprises obligées de passer par ce biais pour atteindre les consommateurs.
Elle souhaite également s’entretenir avec des développeurs, qui sont contraints de collaborer avec les deux plateformes pour faire parvenir leurs produits aux utilisateurs.
La CMA craint que cette situation n’entraîne une réduction de l’innovation dans le secteur et que les consommateurs ne paient des prix plus élevés pour les appareils et les applications, ou pour d’autres biens et services en raison de la hausse des prix de la publicité.
Très investi dans la lutte contre les comportements monopolistiques et anticoncurrentiels, le Royaume-Uni mène également des enquêtes sur les pratiques d’Apple dans son App Store, sur Facebook et sa Marketplace, ainsi que sur le Privacy Sandbox de Google, son alternative aux cookies tiers.
L’enquête annoncée hier doit permettre de préparer le terrain pour la Digital Markets Unit, une nouvelle agence gouvernementale qui aura pour mission la régulation des Big Tech vocation d’éviter les monopoles et d’être pro-concurrence. La nouvelle agence entrera pleinement en fonction dans les prochains mois à venir.