Resté silencieux jusque-là, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, accusé d’avoir commandité le détournement d’un avion de ligne européen pour arrêter un opposant à bord, doit prononcer ce mercredi, un discours sur cette question devant le Parlement, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit le même jour, à huis-clos pour débattre sur ce dossier.
Le Conseil de sécurité tiendra ce mercredi en milieu de journée une réunion informelle d’urgence, une session virtuelle demandée par la France, l’Irlande et l’Estonie. Mais les diplomates s’attendent à ce que la Russie s’oppose à l’adoption d’une déclaration commune.
L’interception dimanche d’un avion de la compagnie Ryanair qui assurait le vol Athènes-Vilnius, a suscité un tollé international émaillé de déclarations d’indignation, européennes et américaines et d’annonces de sanctions.
Les autorités biélorusses avaient envoyé dimanche des chasseurs dans le ciel afin de forcer un avion commercial de la compagnie irlandaise Ryanair reliant Athènes à Vilnius, d’atterrir à Minsk, arguant une alerte à la bombe attribuée au mouvement islamiste palestinien Hamas.
Mais à l’arrivée, deux passagers ont été arrêtés à l’aéroport de Minsk, Roman Protassevitch, un journaliste de l’opposition âgé de 26 ans et exilé en Lituanie, et sa compagne russe, Sofia Sapega.
De nombreuses compagnies aériennes ont suivi hier mardi la recommandation de l’Union européenne de contourner l’espace aérien de la Biélorussie et l’espace aérien européen a été fermé aux appareils biélorusses.
En face, la Biélorussie a invité hier mardi les organisations internationales, l’IATA (Association internationale du transport aérien) et l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale), dépendante de l’ONU, ainsi que des autorités américaines et de l’Union européenne, à venir établir sur place, «les circonstances» du détournement de l’avion par Minsk.