L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a relevé de ses fonctions le ministre des finances «Cherif al-Emadi, confronté à des accusations de corruption et d’abus de pouvoir et de détournement de fonds publics», et a confié à Ali ben Ahmed al-Kuwari, ministre du Commerce et de l’Industrie, «en plus de ces prérogatives, le soin d’assurer également celles de ministre des Finances», rapporte l’agence de presse officielle qatarie QNA, a indiqué que.
Aucune précision n’a été donnée à ce stade concernant les fonctions de de président du conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale Qatar Airways et de président du conseil d’administration de la Qatar National Bank que cumulait Cherif al-Emadi.
Cette annonce a été faite quelques heures après la révélation par des médias d’Etat, de l’arrestation d’Ali Cherif al-Emadi, sur ordre du procureur général, pour être interrogé concernant des signalements de crimes liés au service public impliquant des torts à l’égard des fonds publics. L’Agence QNA a précisé qu’une enquête avait été ouverte, mais sans donner davantage de détails.
Bien qu’il y ait déjà eu des arrestations de haut niveau suite à des affaires de corruption au Qatar, des sources officielles avaient indiqué qu’il était la personne la plus en vue à faire face à de telles allégations sous le règne du cheikh Tamim.
Cherif al-Emadi avait pris les commandes du ministère des Finances en 2013. Il a géré l’économie de son pays qui a subi de plein fouet un blocus économique imposé pendant plus de trois ans par l’Arabie Saoudite et trois de ses alliés, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte, qui accusaient le petit émirat de soutenir des groupes islamistes classés « terroristes » par des pays du Golfe et d‘avoir des relations trop étroites avec l’Iran, rival régional du royaume saoudite.
Al-Emadi a été salué pour avoir évité une dévaluation de la monnaie locale face à une pression extérieure extrême, liquidant près d’un quart des réserves économiques du Qatar pour surmonter la tempête, tout en lançant des dépenses massives pour la Coupe du monde de football que le Qatar doit accueillir en 2022.