Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a reconnu l’échec des pourparlers informels qu’il a lui-même conduits sur la question de l’île de Chypre divisée depuis 1974 entre les dirigeants chypriotes grecs et turcs.
Ces discussions ont réuni pendant trois jours les dirigeants chypriotes grecs et turcs à Genève, en Suisse. Les trois « garants » de la sécurité de l’île depuis son indépendance en 1960, à savoir la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni, ex-puissance coloniale, ont également participé à ces discussions à Genève, représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, Nikos Dendias et Dominic Raab.
Antonio Guterres a déclaré que, malgré ses efforts, les participants ne sont pas parvenus à trouver assez de points communs pour permettre la reprise de négociations formelles, tout en appelant à reprendre les discussions d’ici deux mois.
Les Chypriotes grecs soutiennent la solution d’une réunification de l’île sous forme d’Etat fédéral. Et les Chypriotes turcs font de la reconnaissance de deux Etats séparés une condition sine qua non pour une reprise des pourparlers de paix, ce qui ne peut être acceptée par la Grèce, ni par la partie chypriote grecque, ni par l’Union européenne, dont la République de Chypre est membre depuis 2004.
Chypre est divisée depuis l’invasion en 1974 du tiers nord par l’armée turque, en réaction à un coup d’Etat visant à rattacher l’île à la Grèce. La « République turque de Chypre du Nord » (RTCN) est reconnue uniquement par Ankara.
Au fil des décennies, plusieurs cycles de pourparlers visant à la réunification et parrainés par l’ONU, qui a hérité de la surveillance d’une zone tampon après la partition, se sont effondrés. Selon les autorités chypriotes grecques, le conflit a fait quelque 3.000 morts, 1.400 disparus et des dizaines de milliers de déplacés.