Ce week-end a été marqué par de violents affrontements entre les Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes et l’armée turque épaulée par ses supplétifs syriens près d’une localité stratégique dans le nord de la Syrie.
L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) et des sources proches du gouvernement syrien, ont rapporté qu’au moins huit combattants des deux camps et un enfant ont été tués et quatre civils ont été blessés.
Les troupes turques et leurs supplétifs syriens ont lancé de violents assauts à partir de vendredi 19 mars pour tenter de reconquérir deux localités contrôlées par les Forces démocratiques syriennes, les FDS, dominées par des milices kurdes, à l’ouest d’Aïn Issa.
Les affrontements ont été particulièrement violents dans la nuit de samedi à dimanche, quand un avion turc a mené des raids contre des positions des FDS, une première depuis 17 mois.
Hier dimanche, les affrontements se sont poursuivis, ponctués de combats terrestres. L’armée gouvernementale syrienne, déployée dans la région, a participé aux combats aux côtés des FDS. L’armée russe, qui possède des positions dans le secteur, avait allégé sa présence ces dernières semaines après avoir échoué à jouer le rôle d’arbitre entre les belligérants. Aucun changement significatif n’a été enregistré sur la ligne de front.
A la faveur d’une vaste offensive en octobre 2019, l’armée turque avait occupé une bande frontalière de 120 kilomètres de long et de 30 kilomètres de profondeur dans le nord de la Syrie, dans la province de Raqqa. En mars 2020, une trêve précaire est entrée en vigueur, parrainée par la Russie, allié indéfectible de Damas, et la Turquie qui soutient des groupes rebelles.
Mais des affrontements sporadiques entre les deux camps ponctuent depuis le fragile statu quo instauré et la situation reste tendue autour de Aïn Issa, où l’enjeu porte sur le contrôle de l’axe autoroutier M4, qui traverse le nord de la Syrie d’est en ouest.