De nouvelles manifestations pour dénoncer la détention controversée du rappeur catalan, Pablo Hasel, ont donné lieu à des altercations et des affrontements avec la police hier mercredi à Madrid et à Barcelone, où pas moins de 29 personnes ont été interpellées selon un bilan provisoire.
A Madrid, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place «Puerta del Sol», fortement gardée par les forces de sécurité. Quelques manifestants, le visage encagoulé, ont lancé des bouteilles incendiaires sur les policiers antiémeutes qui ont chargé. La police de la ville a fait état de 14 interpellations après des affrontements qui ont fait au moins neuf blessés.
A Barcelone, où des heurts avaient déjà eu lieu la veille, des projectiles ont été jetés sur les forces de l’ordre et des barricades érigées avec des bennes à ordures incendiées. La police catalane a indiqué sur Twitter que des manifestations violentes ont également eu lieu à Lleida, ville où réside le rappeur incarcéré, ainsi qu’à Tarragone et Gérone.
Placé en détention mardi, Pablo Hasel est devenu un symbole de la liberté d’expression dans le pays. Il a été condamné à neuf mois de prison pour «injures à la Couronne et aux institutions de l’Etat» et «apologie du terrorisme» en raison du contenu de 64 tweets publiés entre 2014 et 2016 et d’une chanson sur l’ancien roi Juan Carlos.
Le rappeur ne s’était pas livré à la police vendredi, dernier délai pour le faire, avant de purger une peine de neuf mois de prison prononcée en 2018, qui avait provoqué un tollé dans le pays. Cette peine a été jugée « injuste et disproportionnée» par Amnesty International et a suscité le soutien de nombreuses personnalités du monde culturel espagnol, dont le réalisateur Pedro Almodovar ou encore l’acteur Javier Bardem.
Pablo Hasel s’était barricadé lundi dans l’université de Lérida, en Catalogne, en compagnie d’un groupe de sympathisants, mais la police est parvenue à l’extraire mardi matin et à le conduire directement en prison.