Renonçant au caractère amical de sa tentative de rachat de son concurrent après des mois de tentatives infructueuses, Veolia, le géant de la gestion de l’eau et des déchets, a avancé hier dimanche, une offre de près de 8 milliards d’euros pour le rachat de l’intégralité du capital du groupe Suez qui juge une telle opération «illégale».
Après que toutes ses tentatives se soient heurtées à l’opposition de sa cible, le conseil d’administration de Veolia a décidé de lancer une offre publique d’achat au prix de 18 euros par action, sur les 70,1% du capital qu’il ne détient pas, après en avoir déjà acheté en octobre dernier, 29,9%.
Le conseil d’administration de Suez a désormais « un mois pour émettre une recommandation sur cette offre », dont le dépôt formel permet de lancer la consultation des instances représentatives du personnel et d’espérer boucler «les négociations permettant la création d’un nouveau Suez».
Une des porte-paroles de Suez a immédiatement réagi en dénonçant dans une déclaration à l’Agence France Presse (AFP), une «rupture de l’engagement d’amicalité» pris par Veolia. Elle affirme que ce dernier est dans l’impossibilité juridique de déposer une OPA. L’intersyndicale de Suez (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC) a dénoncé une «OPA hostile contre Suez et ses salariés», synonyme de «déclaration de guerre sans retour».
Veolia assure vouloir créer un «super champion français» du secteur, un «projet dans l’intérêt de la nation». Mais depuis des mois, Suez crie au «démantèlement», invoquant son propre potentiel, son plan stratégique, ses cessions pour lui permettre d’acquérir des activités de pointe. Des élus ont de leur côté exprimé de fortes craintes quant aux conséquences du projet, sur le prix de l’eau, le maintien de la concurrence, l’investissement et l’emploi.