Après six semaines de combats, le conflit, plus meurtrier que celui des années 1990 avec probablement des milliers de morts dans chaque camp, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Haut-Karabakh a pris fin par un cessez-le-feu négocié par la Russie qui est, selon de nombreux experts, le grand gagnant de ce conflit qui lui permet de raffermir son emprise sur la région.
Certes, sur le plan militaire, le conflit semble s’être soldé par une victoire militaire de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie. L’Azerbaïdjan récupère sept districts perdus lors de la première guerre ainsi que la ville de Choucha (Chouchi pour les Arméniens), haut-lieu de la culture arménienne et lieu stratégique situé entre l’Arménie et Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh. De son côté, l’Arménie a pu sauver l’essentiel, à savoir le corridor de Latchin la reliant au Haut-Karabakh et, surtout, l’enclave elle-même, dont le statut reste à définir.
La Russie s’est engagée à envoyer 2.000 hommes sur la ligne de contact entre les deux belligérants, afin d’y garantir la paix. Par cet accord, Moscou garde l’Arménie sous son influence en vertu de l’accord d’assistance militaire avec une relation qui devient de plus en plus asymétrique.
Elle bénéficie également d’une conséquence de ce conflit qui est une plus grande polarisation de la classe politique dans le pays, entre partisans de l’ancien régime plutôt pro-russe et ceux de l’actuel.
Dans le même temps, Moscou, avec son déploiement militaire, ne perd pas non plus son influence en Azerbaïdjan, ce que l’on aurait eu tendance à croire avec le soutien apporté par la Turquie à l’Azerbaïdjan dans son conflit contre l’Arménie, notamment via l’apport de nombreux drones.