Citant le ministère des Affaires religieuses, l’agence officielle Sana a rapporté que le mufti de la province de Damas Adnane al-Afyouni a été tué hier jeudi dans l’explosion d’une bombe placée à bord de son véhicule dans la ville de Qoudsaya, au nord-ouest de la capitale syrienne Damas. Le dignitaire religieux sunnite était considéré comme un proche du président Bachar al-Assad.
Aucun groupe terroriste n’a encore été blâmé ou assumé la responsabilité de l’attentat à la bombe. Les attaques sont devenues très rares dans et autour de la capitale, bastion du régime, depuis que les forces gouvernementales ont chassé les rebelles et les djihadistes de leurs derniers fiefs en 2028.
Et bien que la Syrie soit déchirée par la guerre et les insurrections depuis près d’une décennie, le meurtre du religieux sunnite est l’attentat le plus médiatisé d’un chef religieux allié au gouvernement depuis qu’un kamikaze a tué plus de deux douzaines de personnes dans une mosquée en 2013.
Agé de 66 ans, Adnane al-Afyouni était considéré comme un proche du président Bachar al-Assad, issu pour sa part de la minorité alaouite, une branche du chiisme. Selon l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’Homme), le mufti avait joué un rôle de premier plan ces dernières années dans les accords entre pouvoir et rebelles pour faire cesser les combats dans la province de Damas.
En septembre 2016, il avait présidé la prière à la mosquée de Daraya, près de la capitale, où Bachar al-Assad avait fait une rare apparition en public à l’occasion de la fête de l’Adha. Il avait alors présenté Daraya, un fief rebelle que les insurgés venaient d’évacuer après un accord de reddition conclu avec le régime, comme un exemple pour « la réconciliation entre tous les Syriens et l’abandon des combats » dans le pays déchiré par la guerre depuis 2011.