Lors d’une conférence de presse hier mercredi, Stephanie Williams, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et cheffe de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), s’est déclarée « assez optimiste » sur la possibilité d’un cessez-le-feu durable, après deux jours de négociations en face-à-face à Genève, en Suisse, entre les parties en conflit.
Après les premières discussions en face-à-face de la commission militaire conjointe représentant les deux parties en conflit qui ont commencé lundi au Palais des nations de Genève, l’envoyée spéciale de l’ONU pour la Libye a annoncé plusieurs accords concrets comme l’ouverture des principales routes terrestres du pays ainsi que celle de certaines voies aériennes intérieures, qui doivent permettre de soulager la situation très difficile des populations civiles. L’accord porte notamment sur les liaisons entre al-Choueref, Sebha et Mourzouk, de Abou Grein à al-Joufra et la route côtière de Misrata à Syrte et jusqu’à Ajdabiya.
Les deux parties se sont également mises d’accord pour accroître la production de pétrole, en demandant aux commandants des forces rivales « de travailler directement avec le représentant de la National Oil Corporation (NOC, la compagnie pétrolière publique) pour proposer une restructuration des gardes des installations pétrolières afin d’augmenter la production de pétrole et d’en garantir l’écoulement ».
Sur un terrain plus politique, Stephanie Williams a indiqué que la commission militaire conjoint avait aussi accepté de « mettre fin à la rhétorique haineuse » dans les médias et sur les réseaux sociaux, d’œuvrer à ce que le calme qui caractérise actuellement la ligne de front se poursuive et de soutenir les efforts en cours pour la libération de prisonniers.
Confirmée lors du sommet international du 19 janvier 2020 à Berlin, la commission militaire conjointe doit définir les conditions d’un cessez-le-feu durable, avec retrait de positions militaires entre les deux autorités qui se disputent aujourd’hui le pouvoir en Libye, à savoir le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, dans l’Ouest, basé dans la capitale Tripoli, et le puissant maréchal Khalifa Haftar dans l’Est.