Dans un discours à l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tient de façon virtuelle cette année, le président chinois Xi Jinping a annoncé mardi que la Chine s’est fixé pour la première fois un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2060.
Cette décision représente un grand défi pour la Chine. Les émissions chinoises de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, ont augmenté de près de 55% en dix ans. Et le pays a encore un long chemin à parcourir, puisque ses centrales à charbon représentent 65% de sa production d’électricité.
Des dizaines de petits pays et quelques grands, dont ceux de l’Union européenne, ont adopté la date de 2050 pour la neutralité carbone, c’est-à-dire parvenir à compenser les dernières émissions qui ne peuvent être évitées par des techniques de capture et de stockage qui le retirent de l’atmosphère.
Mais la date avancée par la Chine n’en est pas moins rassurante car jugée réaliste par nombre d’associations de défense de l’environnement. En effet, le pays, devenu le premier marché mondial dans le secteur des énergies renouvelables, s’est engagé dans un développement massif des énergies renouvelables, qui représentent désormais 26% de sa production d’électricité.
C’est désormais le premier pays au monde pour l’hydrocélectricité, avec notamment l’énorme barrage des Trois Gorges subr le fleuve Yangzi, premier également pour l’éolien ou le solaire photovoltaïque, représentant dans les deux cas 30% de la production mondiale.
Les experts attendent maintenant que la Chine fixe des objectifs spécifiques à court terme, et soit cohérente dans son initiative en arrêtant de financer des centrales au charbon ou d’autres infrastructures aux énergies fossiles en Afrique.
Avec cette décision qui renforce l’accord de paris, la Chine tient également à montrer qu’elle prend le sujet du climat beaucoup plus au sérieux que les Etats-Unis. Deuxième émetteur de la planète, les Etats-Unis vont se retirer de l’accord de Paris en novembre selon une décision de Donald Trump.
L’avenir de l’accord de 2015 sera en partie déterminé par l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Le candidat démocrate Joe Biden a promis de redevenir signataire, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.