Des sources locales ont rapporté que des militants présumés du groupe islamiste Boko Haram ont tué au moins 16 personnes et blessé sept autres dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une attaque à la grenade dans un camp de réfugiés situé dans le nord du Cameroun.
Selon le maire du district Medjeweh Boukar, qui est également chef traditionnel de la zone, les assaillants, après avoir contourné les points de surveillance et les positions des forces de sécurité, ont lancé une grenade sur un groupe de personnes endormies à l’intérieur du camp du village de Nguetche, un camp situé près de la frontière nigériane et qui abrite environ 800 personnes.
Mahamat Chetima Abba, maire de la commune de Mayo-Moskota où est situé ce camp, a affirmé que le bilan est de 16 morts et a désigné Boko Haram comme responsable. Selon un responsable municipal qui a requis l’anonymat, le camp attaqué sert habituellement de « refuge » aux populations locales en cas d’attaques de Boko Haram, mais les familles s’y sont installées de façon plus ou moins pérenne.
La région connaissait pourtant une certaine accalmie depuis quelques semaines, après que 52 attaques contre des civils aient été enregistrées au mois de juin dernier selon les Nations unies. L’Extrême Nord du Cameroun est devenu la cible des actions de Boko Haram dont les combattants y viennent pour voler du bétail et des vivres.
L’armée camerounaise et les autres pays limitrophes du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Niger) luttent depuis 2015 contre le groupe djihadiste au sein d’une Force multinationale mixte (FMM). Mais l’efficacité de cette organisation a notamment été critiquée par le président tchadien Idriss Déby Itno qui a lancé en mars une vaste opération pour chasser Boko Haram de son territoire.
Mais vendredi dernier, le groupe djihadiste a à nouveau frappé au Tchad, tuant au moins dix civils et enlevant sept autres du village de Tenana, dans la région du Lac, une zone frontalière du Nigeria, du Niger et du Cameroun. Depuis l’émergence de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria en 2009, l’insurrection djihadiste a provoqué la mort de plus de 36 000 personnes et empêche plus de deux millions de personnes de regagner leur foyer.