Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué hier mardi que trois migrants soudanais ont été tués par balles par des garde-côtes libyens dans la nuit de lundi à mardi à un point de débarquement situé sur la côte libyenne.
Le HCR a indiqué que la fusillade s’était déroulée au point d’Al-Khoms, à environ 120 kilomètres à l’est de Tripoli, suite au débarquement de plus de 70 personnes après l’interception d’un bateau par les garde-côtes libyens.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a expliqué dans un communiqué que plusieurs de ses employés avaient rapporté que « les autorités locales ont commencé à tirer lorsque les migrants ont tenté de s’échapper du point de débarquement ».
Les trois victimes étaient soudanaises. Deux sont décédées sur place. La troisième, prise en charge par une ambulance du Comité international de secours (IRC), est décédée pendant son transfert vers l’hôpital. La fusillade a également fait deux blessés. Les autres personnes qui ont été débarquées ont été placées en centre de détention.
Pour le HCR, qui a réclamé une enquête sur le drame, cet incident est une preuve de plus que la Libye n’est pas un port sûr pour le débarquement. Vincent Cochetel, envoyé spécial du HCR pour la situation en Méditerranée centrale, cité dans le communiqué de son organisation, a jugé « nécessaire d’augmenter la capacité de recherche et de sauvetage en Méditerranée, y compris avec des navires d’ONG, afin d’augmenter la probabilité que les opérations de sauvetage conduisent à des débarquements dans des ports sûrs en dehors de la Libye ».
Car ce n’est pas la première fois que des migrants sont tués en Libye après avoir été interceptés en mer. Le 19 septembre dernier, un Soudanais, qui avait aussi tenté de s’enfuir afin d’échapper à son envoi en centre de détention, était également mort après avoir reçu une balle tiré par un garde-côte libyen.
Selon les Nations unies, les départs de migrants depuis les côtes libyennes ont augmenté de près de 300% entre janvier et avril 2020, comparé à la même période de 2019. L’OIM assure qu’environ 1 200 des plus de 100 000 migrants qui avaient tenté de traverser la Méditerranée en 2019 avaient péri en mer.