Le ministre britannique chargé de la Culture et du Numérique Oliver Dowden a déclaré hier mardi à la Chambre des Communes que les opérateurs du pays allaient cesser d’utiliser les équipements Huawei pour construire le futur réseau 5G britannique, dans le but de sécuriser le réseau.
Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC) présidée par le Premier ministre conservateur Boris Johnson. L’achat de nouveaux équipements Huawei sera interdit après le 31 décembre 2020 et les équipements existants devront être retirés d’ici 2027.
Oliver Dowden a notamment justifié cette décision par le fait que Huawei puisse recourir à des composants de rechange susceptibles de poser de nouveaux risques en termes de cyber-sécurité, puisque le groupe n’a plus accès aux semi-conducteurs fabriqués avec des composants américains suite aux sanctions américaines qui lui ont été imposées en mai.
Des discussions sont en cours avec d’autres fournisseurs, à savoir le suédois Ericsson, le finlandais Nokia, qui se sont tous deux dit prêts à prendre la place de Huawei, mais aussi avec le japonais NEC et le sud-coréen Samsung.
Les patrons des opérateurs téléphoniques, comme ceux de BT et Vodafone, ont déjà averti qu’un retrait total des équipements Huawei du réseau britannique serait « impossible » sous dix ans et risquait d’occasionner des pannes et des problèmes de sécurité.La semaine dernière, Huawei assurait que son exclusion affecterait « l’avenir stratégique numérique du Royaume-Uni », provoquant un retard de deux ans du déploiement de la 5G dans le pays qui coûterait à son économie environ 32 milliards d’euros.
Cela faisait plusieurs mois que Londres était soumis à de fortes pressions de l’administration Trump, qui accuse Huawei d’espionnage à la solde de Pékin. Sur Twitter, la Maison Blanche s’est d’ailleurs félicitée de cette décision, que, de son côté, l’ambassadeur chinois au Royaume-Uni Liu Xiaoming a jugé « décevante et erronée ».