Le ministère français des Armées a annoncé mardi le retrait « temporaire » des moyens mis à la disposition de l’opération Sea Guardian en mer Méditerranée qui est censée veiller au respect de l’embargo de l’ONU sur les armes en Libye.
La France a pris cette décision après que l’OTAN ait échoué à trancher sur son différend avec la Turquie suite à l’incident survenu en mer Méditerranée, entre la frégate française Le Courbet et trois frégates turques.
Le ministère français a présenté cette décision comme «un geste politique clair pour mettre un coup de projecteur sur l’ambiguïté d’une opération anti-trafic d’armes menée avec des trafiquants», précisant néanmoins, que la frégate Aconit et un avion de surveillance maritime Atlantique 2, continueront d’être associés à la mission Irini, menée par l’Union européenne en Méditerranée.
La France exige, avant de revenir dans l’opération Sea Guardian, « que les alliés réaffirment solennellement leur attachement et leur engagement au respect de l’embargo».
Elle réclame aussi un mécanisme de déconfliction plus précis au sein de l’Alliance atlantique, c’est-à-dire une meilleure coordination entre les différents commandements, ainsi qu’une meilleure coopération entre l’OTAN et la mission européenne Irini, qui surveille elle aussi le respect de l’embargo onusien.
Le 10 juin dernier, la frégate française Le Courbet avait tenté d’inspecter un cargo turc soupçonné d’acheminer des armes vers la Libye en violation de l’embargo des Nations unies, que l’opération Sea Guardian est censée faire respecter, mais le cargo, escorté par trois frégates turques, elles-mêmes associées à l’opération de l’OTAN, avait refusé de se soumettre.
Pour Paris, cet incident n’est qu’une des nombreuses violations similaires par d’autres navires turcs, qui maquillent leur nom ou leur route pour rejoindre la Libye, où Ankara soutient militairement le gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj contre les troupes du général khalifa Haftar, épaulées par la Russie et d’autres pays arabes.