La centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim, située en Alsace sur les bords du Rhin, près de la frontière allemande et Suisse, a cessé de fonctionner hier lundi et doit être prochainement démantelée, ce qui constitue une victoire pour les antinucléaires et un crève-cœur pour les salariés et les habitants de la ville.
Le premier des deux réacteurs arrêtés hier lundi a entamé sa procédure de mise à l’arrêt à 16 h 30 et le second a été débranché du réseau électrique national à 23 heures.
Ces deux réacteurs produisaient chaque année l’équivalent de 70% de la consommation d’électricité d’une région comme l’Alsace. Installée en bordure du Rhin, la centrale de Fessenheim était en service depuis quarante-trois ans, ce qui en faisait la plus vieille centrale dans l’Hexagone.
Son démantèlement s’annonce très long. Il commencera par l’évacuation du combustible hautement radioactif qui, selon le calendrier prévu, s’achèvera en 2023. Le démantèlement proprement dit devrait débuter à l’horizon 2025 et se poursuivra au moins jusqu’en 2040.
Promesse de campagne de l’ex-président François Hollande en 2012, la fermeture de Fessenheim avait été repoussée à maintes reprises avant d’être actée en avril 2017.
Elle est saluée par les antinucléaires français, allemands et suisses, dont certains ont milité pendant des décennies contre le maintien de cette centrale à Fessenheim. Ils critiquaient sa vétusté ayant entraîné plusieurs incidents mineurs dans les années 1990 et 2000.
Par contre, sa fermeture provoque la colère des salariés parmi les 2.500 habitants de la bourgade éponyme. Alors que l’on comptait à la fin 2017 750 salariés EDF et 300 prestataires, il ne restera plus sur site que soixante salariés EDF pour conduire le démantèlement de la centrale vers 2024.
Les habitants de ce village autrefois modeste qui ont vécu pendant des décennies grâce aux retombées économiques et fiscales de cette installation craignent un grand trou d’air économique, d’autant plus qu’aucun projet n’est officiellement prévu pour l’après-Fessenheim.