L’ONU s’est dite « horrifiée » par les informations sur la découverte de charniers dans une région sous contrôle des forces loyales au gouvernement d’Union Nationale (GNA) et a appelé à l’ouverture «d’enquêtes efficaces et transparentes».
Au moins huit charniers ont été découverts dans l’ouest de la Libye mercredi, la plupart localisés à Tarhouna, à 65 kilomètres au sud-est de Tripoli, une région tombée la semaine dernière aux mains des forces pro-GNA en guerre depuis plus d’un an, contre l’armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.
Un journaliste de l’AFP qui a eu accès au site présumé d’un charnier à Tarhouna, rapporte que des lambeaux de vêtements étaient encore éparpillés sur le site, près de fosses recouvertes de terre fraîche. Le Croissant-Rouge libyen a retiré les dépouilles pour procéder aux identifications des défunts.
Par ailleurs, selon le directeur de l’hôpital public de Tarhouna, Abouaoui al-Bouzedi, « plus de 160 dépouilles » ont été découvertes à la morgue par les forces du GNA à leur arrivée dans la ville. Elles « ont été transférées vers Tripoli et Misrata par le Croissant-Rouge ».
La Mission d’appui des Nations unies en Libye « MANUL » a appelé hier jeudi la commission d’enquête créée le même jour par le ministère de la Justice du GNA, à « sécuriser les charniers, identifier les victimes, établir les causes de décès et restituer les dépouilles » aux familles.
Le 5 juin, les forces loyales au GNA ont chassé les troupes rivales de Khalifa Haftar de Tarhouna, leur dernier fief dans l’ouest de la Libye, plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Elles ont ensuite lancé le 6 juin une offensive pour reprendre la ville de Syrte, passage stratégique en direction de l’Est et des plus importantes installatios pétrolières du pays, toujours aux mains des forces pro-Haftar, mais ont dû ralentir leur avancée vers cette cité située à 450 kilomètres à l’est de Tripoli, notamment à cause des raids aériens de leurs rivaux.