Des dizaines de personnes ont manifesté hier mardi à Soueida, une ville du sud de la Syrie, scandant des slogans anti-régime.
Les habitants de cette région longtemps à l’abri du conflit syrien, dénoncent désormais la mainmise du président Bachar al-Assad sur les richesses du pays et réclament désormais, comme beaucoup d’autres régions, la chute du pouvoir en place à Damas.
Les protestataires se sont rassemblés devant le siège du mohafaza, siège provincial du gouvernement, avant de manifester dans les rues de la ville. Depuis dimanche, des manifestants battent quotidiennement le pavé pour crier leur colère contre une flambée des prix due à une dégringolade inédite de la livre syrienne face au billet vert sur le marché parallèle.
De simples appels à améliorer les conditions de vie, les manifestations se sont transformées en revendications politiques avec notamment des appels à la libération des prisonniers politiques.
Durant les neuf années de guerre, Soueida a soutenu le pouvoir en place, mais les difficultés économiques ont eu raison de cette loyauté. Entre samedi et lundi, le dollar a bondi de 2.300 à 3.000 livres syriennes, propulsant les prix à de nouveaux sommets historiques, alors que le salaire moyen dépasse à peine les 20 dollars par mois.
Les habitants de la ville de Soueida, majoritairement des druzes adeptes de l’islam chiite iranien et qui représentaient environ 3% de la population syrienne d’avant-guerre, sont restés relativement à l’abri des combats depuis le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011, à l’exception d’attaques menées par les rebelles en 2013 et 2015 et un assaut du groupe djihadiste Etat islamique en 2018 ayant tué plus de 280 personnes.