Dans un courrier adressé aux 135.000 salariés du groupe Airbus, son président, Guillaume Faury a averti hier lundi que la survie du constructeur aéronautique européen est compromise à cause de la grave crise économique qui accompagne la pandémie de coronavirus.
Rappelant que les usines Airbus tournent au ralenti et aucune nouvelle commande n’a été enregistrée depuis début mars, Guillaume Faury a indiqué que l’avionneur européen «perd de l’argent à une vitesse inédite».
Début avril, le constructeur européen, dont le siège est à Toulouse, en France, avait annoncé une réduction de sa production d’environ un tiers pour s’adapter à la demande en repli. Airbus entend conserver l’actuel planning de production pendant deux à trois mois, le temps «de finaliser son évaluation de la situation et d’en tirer les conséquences».
Airbus doit publier ses résultats du premier trimestre demain mercredi alors que la pandémie de coronavirus a mis les compagnies aériennes en grande difficulté et provoqué pratiquement une interruption des livraisons depuis la mi-mars.
Pour limiter les pertes, la direction du groupe a déjà mis 3 000 salariés français au chômage partiel. Et d’après des sources proches du dossier, Airbus est également en intenses discussions avec plusieurs Etats en Europe sur les différents plans d’aide au secteur.
Mais Guillaume Faury a laissé entendre que des mesures de plus grande envergure pourraient être prises à cause de l’ampleur de la crise. Le syndicat majoritaire a immédiatement réagi pour s’opposer fermement à des licenciements.
Un délégué syndical centre Force ouvrière (FO) Airbus, Jean-François Kneper a révélé que l’entreprise avait il y a encore un mois et demi, dix ans de carnet de commande, soit environ 7.700 commandes en cours.