Depuis une semaine, les habitants de Tripoli sont privés d’eau potable et d’électricité, des coupures imputées par le gouvernement libyen d’union nationale (GNA), aux attaques des forces rebelles du maréchal Khalifa Haftar.
Hormis la ville de Tripoli, d’autres régions de l’ouest et du sud de la Libye sont également privées d’eau. Quant aux villes côtières du nord, elles connaissent plusieurs coupures d’électricité mais sont approvisionnées en eau à partir des nappes aquifères du désert (sud) par le canal du réseau de la Grande rivière artificielle, un projet pharaonique réalisé sous l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
De l’avis de l’ONU, ces coupures volontaires, «doivent cesser immédiatement». A propos, le coordinateur humanitaire des Nations Unies en Libye, Yakoub El Hillo, a estimé samedi dernier, que « l’accès à l’eau et à l’électricité est plus que jamais vital».
«Plus de deux millions de personnes, dont 600.000 enfants, qui vivent à Tripoli, dans ses banlieues et les villes avoisinantes, souffrent d’une coupure d’eau depuis près d’une semaine», a-t-il déploré.
«L’eau ne doit jamais être utilisée comme moyen de pression ou comme une arme de guerre», s’est indigné ce responsable onusien, précisant que la distribution d’eau a été interrompue par une milice locale au niveau de la région d’al-Choueref, contrôlée par des alliés de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar. C’est « une tactique pour forcer la libération de leurs proches » emprisonnés à Tripoli, a affirmé Yakoub El Hillo.
Une autre milice a forcé la fermeture d’un gazoduc qui alimente en gaz des centrales électriques situées sur tout l’ouest du pays ainsi que dans une zone sous contrôle des forces pro-Haftar, entraînant d’importantes coupures de courant électrique, d’après la compagnie nationale d’électricité.
Depuis avril 2019, les troupes du maréchal Haftar ont entamé une offensive en vue de prendre le contrôle de la capitale libyenne, Tripoli. Mais, un an après, les affrontements ont toujours lieu dans la périphérie de Tripoli.