La Banque de France a publié hier mercredi une prévision selon laquelle l’économie française s’est contractée de 6% au premier trimestre, ce qui place l’économie du pays en récession, puisque le PIB s’était déjà replié de 0,1% au quatrième trimestre 2019, selon les dernières données de l’institut national des statistiques (Insee).
Les mesures de confinement instaurées pour stopper la propagation du coronavirus, ont entraîné la paralysie de nombreux secteurs économiques dans l’Hexagone.
Une enquête réalisée entre le 27 mars et le 3 avril auprès de 8.500 entreprises révèle que l’activité économique globale a chuté de 32% pendant la quinzaine de confinement observée durant le mois de mars, alors que l’Insee prévoyait -35%.
Les secteurs sont affectés différemment. Dans le bâtiment, la chute est évaluée à 75% avec la mise à l’arrêt d’une grande partie des chantiers et les difficultés pour les employeurs à appliquer les règles sanitaires.
Les services marchands ont baissé de 37%, malgré le télétravail. Le commerce de gros et de détail, les transports, l’hébergement et la restauration de -65%. Le repli est de 12% dans les services financiers et immobiliers et de 9% dans les services non-marchands.
L’industrie manufacturière, hors alimentaire et cokéfaction et raffinage, a vu son activité chuter d’environ 48%. La baisse est de -15% dans l’énergie, l’eau et le traitement des déchets.
Enfin, pour l’agriculture et l’agroalimentaire, la nécessité de maintenir les chaînes d’approvisionnement et assurer la sécurité alimentaire de la population française a permis de maintenir un minimum d’activité et de limiter la diminution de l’activité à -6%.
Ce repli de l’économie a entraîné une explosion des demandes de chômage partiel avec près de 6,3 millions de salariés ayant formulé leurs demandes auprès de 670.000 entreprises, selon de récents chiffres du ministère du Travail.
Le redémarrage des moteurs de l’économie pourrait s’étaler sur une longue durée, en raison du probable prolongement de la période de confinement au-delà du 15 avril, mais aussi de la propagation croissante du virus aux Etats-Unis et dans le continent africain.