L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a publié hier lundi ses estimations de l’impact des mesures de confinement sur l’économie française, dressant une «situation sans commune mesure avec les chocs» de 2008 ou de 1929.
L’OFCE chiffre l’impact de la crise à 2,6 points de Produit Intérieur Brut par mois de confinement.
Selon l’Observatoire, le premier facteur de réduction du PIB est le changement des comportements de consommation des ménages qui représente 70% du PIB national du fait du confinement, et qui entraînerait une baisse de 1 point du PIB sur un an.
La baisse de l’investissement pèserait sur le PIB à hauteur de 0,7 point tandis que les perturbations des conditions de travail (télétravail, difficultés d’accès aux sites de travail, etc.) engendreraient une perte de 0,4 point de PIB.
En empêchant 1,2 million de salariés de travailler, la fermeture des écoles à elle seule pèserait pour 0,3 point de PIB. Et d’autres effets, comme l’affaiblissement du solde commercial, en particulier celui lié au tourisme, entraînerait une perte de 0,2 point de PIB. Ces hypothèses se veulent prudentes alors que les mesures de politique économiques dans l’Hexagone sont en voie d’évolution.
L’OFCE estime que le dispositif de chômage partiel, sollicité vendredi dernier, par 220.000 entreprises pour 2,2 millions de salariés au total, pourrait plus que doubler et atteindre 5,7 millions de salariés, soit 21% de l’emploi salarié en France, si l’ensemble des entreprises impactées par la baisse de l’activité économique déposent une demande de chômage partiel auprès des services du ministère du Travail.
Pour les salariés, ce dispositif représente un «manque à gagner» de 1,2 milliard d’euros pour un mois de chômage partiel, soit en moyenne, pour un salarié, 216 euros en moins sur la fiche de paie, sous réserve que «les entreprises ne compensent pas les pertes de revenu des salariés».
Le coût pour les finances publiques du dispositif atteindrait lui 12,7 milliards d’euros par mois, chiffre auquel il faut ajouter une perte de cotisations sociales de 8,7 milliards d’euros par mois, soit un total de 21,4 milliards d’euros par mois.