Le président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé se porterait bien après son enlèvement mercredi 25 mars, non loin de son fief de Niafunké, dans le nord du pays, dans la région de Tombouctou, alors qu’il faisait campagne pour les législatives de ce dimanche.
Selon un élu, le convoi du chef de file de l’opposition, composé d’une dizaine de personnes réparties dans deux véhicules, a été attaqué par des hommes armés alors qu’il se dirigeait vers la localité de Koumaïra, un secteur où opèrent des groupes armés djihadistes, notamment le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et l’EIGS (Etat islamique au Grand Sahara). Des coups de feu auraient été entendus et toute l’équipe a disparu un temps et est restée injoignable par téléphone.
Hier jeudi après-midi, moins de 24 heures après le rapt, le colistier de Soumaïla Cissé qui n’était pas dans le convoi a expliqué que cinq membres du groupe ont été retrouvés. Quatre membres étaient blessés et le cinquième décédé. Il s’agirait du garde du corps de Soumaïla Cissé.
Sept personnes, dont Cissé, seraient encore entre les mains des ravisseurs. Le parti du chef de l’opposition parlementaire a monté une cellule de crise. Des informations recoupées depuis le terrain suggèrent que Soumaïla Cissé « se porte bien ».
Dans un communiqué intitulé « Enlèvement du chef de file de l’opposition », le gouvernement a affirmé que « toutes les dispositions pratiques sont prises » pour le retrouver.
La Minusma, la Mission des Nations unies au Mali, a fait décoller un avion pour participer aux recherches.
A 70 ans, Soumaïla Cissé a été plusieurs fois ministre et trois fois candidat à la présidence de la République, arrivant à chaque fois deuxième. Il a aussi exercé de hautes responsabilités à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
L’enlèvement d’une personnalité nationale de cette stature est sans précédent dans la crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012. Pourtant, depuis le début de cette campagne des élections législatives le 8 mars dernier, au moins quatre candidats ont fait l’objet d’attaques de la part d’hommes armés, des incidents qui illustrent la dégradation de la situation sécuritaire au Mali.