L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a affirmé que les salaires des travailleurs étrangers au Qatar pourraient ne pas être versés dans ce riche pays gazier du Golfe qui prépare activement le Mondial 2022.
L’ONG internationale redoute que le système mis en place en 2015 pour prévenir le non-versement des salaires ne soit pas suffisant. Dans son rapport publié samedi, HRW a relevé qu’une entreprise qatarie n’a pas payé ses cadres pendant cinq mois et ses ouvriers pendant deux mois.
L’entreprise, dont le nom n’a pas été révélé, participe à la construction de l’un des stades du Mondial. Elle emploie 6.000 personnes et les salaires de certains travailleurs n’ont été versés qu’après un mouvement de protestation malgré l’interdiction de toute action sociale au Qatar.
Human Rights Watch estime dans un rapport, que ce cas est symptomatique des failles du système mis en place en 2015, suite à ses critiques et à celles d’Amnesty International, bien qu’il ait permis de «payer les salaires plus rapidement et de réduire une série d’abus salariaux».
Les étrangers constituent 90% des 2,75 millions d’habitants du pays et la plupart sont employés sur les chantiers de la Coupe du monde de football de 2022. Et un rapport conjoint publié en juin 2019 par le ministère qatari du Travail et l’Organisation internationale du travail (OIT) avait souligné que «les abus salariaux sont encore beaucoup trop fréquents» dans le pays.
En partie à cause de la pression maintenue par les défenseurs des droits humains et des syndicats internationaux, le Qatar poursuit la réforme de sa législation du travail, notamment avec l’annonce en octobre dernier, de dispositions visant à annuler des règles controversées appliquées aux travailleurs migrants, qui les empêchaient notamment de changer d’entreprise sans autorisation préalable de l’employeur.