Ankara a accusé la France d’être responsable des «problèmes» de la Libye, alors que le président français, Emmanuel Macron a accusé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan de continuer à intervenir dans les affaires libyennes.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy a déclaré ce mercredi, que « le principal responsable des problèmes en Libye depuis le début de la crise en 2011, c’est la France», affirmant au passage que les Français continuaient à offrir un soutien inconditionnel au maréchal Khalifa Haftar en échange d’un droit de regard sur les ressources naturelles en Libye.
Il répondait ainsi aux critiques formulées un peu plus tôt par Emmanuel Macron qui reprochait au président turc, Recep Tayyip Erdogan son « non-respect de la parole donnée». Le président français avait en effet affirmé que des navires turcs transportant des mercenaires syriens, étaient arrivés ces derniers jours sur le sol libyen, ce qui représente une contravention explicite avec ce que le président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin sur la Libye.
La Mission des Nations unies en Libye (Manul), a elle aussi fait état de « violations flagrantes et persistantes de l’embargo sur les armes » en dépit des engagments de la conférence internatonale de Berlin du 19 janvier dernier.
Ankara est accusé d’avoir dépêché quelques centaines de combattants syriens en Libye, en soutien à Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, et en grande difficulté face à l’offensive de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle les trois-quarts du territoire libyen.
Le chef de l’Etat français qui s’exprimait aux côtés du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, a aussi réaffirmé qu’avec ses partenaires européens, il soutenait la Grèce et Chypre, «en condamnant les intrusions et provocation de la Turquie», ainsi que le récent accord entre le GNA libyen et la Turquie sur l’envoi de forces turques en Libye.
Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé la mise en place d’un partenariat stratégique de sécurité entre la France et la Grèce, qui sera précisé dans les prochaines semaines, avec une présence navale accrue des forces françaises afin «d’assurer pleinement la sécurité d’une région stratégique pour l’Europe».