Les auteurs des frappes aériennes qui ont tué des dizaines de migrants et blessé une centaine d’autres en juillet dernier à Tajoura, localité située à l’est de Tripoli, doivent répondre de leurs actes, ont estimé lundi les Nations Unies tout en dénonçant l’impunité.
Le 2 juillet dernier, peu avant minuit, un garage et un des cinq hangars où se trouvaient plus de 600 clandestins à Tajoura ont été visés par deux raids aériens. Ces frappes ont coûté la vie à 53 migrants et blessé 87 autres, d’après un bilan dressé par le Département libyen de lutte contre les migrations illégales (DCIM).
Selon un rapport d’enquête des Nations Unies, il s’agit de l’un des événements « les plus meurtriers » depuis que l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a initié, en avril dernier, une offensive pour prendre le contrôle de la capitale libyenne, où est basé le gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.
A en croire les enquêteurs des Nations Unies, les raids ont été menés «probablement» à l’aide d’appareils appartenant à un Etat étranger. Ils n’ont pas été en mesure d’affirmer si c’était des avions des Forces armées arabes libyennes (FAAL) autoproclamées par le maréchal Haftar ou s’ils étaient utilisés par cet Etat étranger en faveur de ces troupes déployées en Libye.
Cité dans ce rapport, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a estimé que les frappes visant Tajoura «pourraient constituer un crime de guerre», et les auteurs de ces crimes doivent être jugés.