L’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’Homme) a indiqué hier jeudi que près de 20 civils et des dizaines de combattants ont perdu la vie en 24 heures, depuis que le régime de Damas a repris ses bombardements dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, en vue de s’emparer d’une ville stratégique.
Selon l’OSDH, 19 civils dont trois enfants ont été tués mercredi dans des frappes du régime sur la ville d’Idleb tandis que 29 combattants du régime et 26 djihadistes rebelles sont morts dans des combats hier jeudi. A Damas, l’agence officielle syrienne Sana a fait état de six civils tués et 15 blessés dans la chute de roquettes sur un quartier de la ville d’Alep, dans le nord du pays, sous le contrôle du régime de Bachar al-Assad.
L’OSDH, basé à Londres mais qui s’appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre depuis 2011, indique que les combats ont éclaté au sud de la ville de Maaret al-Noomane, en même temps que de violents bombardements malgré la trêve. Le régime et ses alliés ont repris deux villages dans leur avancée vers Marret al-Noomane et se trouvent désormais à sept kilomètres de cette ville clé.
Cette nouvelle escalade dans la province d’Idleb vient mettre en péril une trêve annoncée par la Russie, une alliée de Bachar al-Assad. Cette trêve est censée avoir débuté dimanche après sa confirmation par la Turquie qui soutient des groupes rebelles dans la province.
La province d’Idleb et des secteurs des provinces voisines d’Alep et de Lattaquié échappent encore au contrôle du régime et sont dominés par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda). Des groupes rebelles y sont également présents. Le régime a mené une offensive d’envergure dans cette province entre avril et août 2019. Elle s’était soldée selon l’OSDH par un millier de civils tués et plus de 400 000 personnes déplacées.
Selon le Comité international de Secours, « quelque 650 000 personnes supplémentaires, dont une majorité de femmes et d’enfants, pourraient être forcées de fuir leur foyer si les violences persistent à Idleb. Le pouvoir, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire, s’est déterminé à reconquérir cette région qui abrite environ trois millions de personnes.