En déplacement à Chypre pour examiner les répercussions de deux accords controversés signés fin novembre entre la Turquie et le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, le président du Parlement libyen, Aguila Saleh a appelé samedi la communauté internationale à retirer sa légitimité au GNA.
Aguila Saleh a accusé le GNA de «vouloir pousser à une colonisation turque de la Libye», annonçant que le Parlement libyen entreprendra dans les prochains jours une action en vue d’obtenir un retrait de la reconnaissance internationale à ce gouvernement. Il n’a pas non plus exclu la possibilité d’une intervention d’autres pays en Libye, si la Turquie envoie des troupes au côté du GNA.
L’un des deux accords signés entre la Turquie et le GNA, permet à Ankara de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale riches en hydrocarbures, au grand dam de la Grèce, de l’Egypte, de Chypre et d’Israël.
Cet accord est particulièrement décrié à Chypre, qui n’entretient aucune relation diplomatique avec la Turquie qui occupe la partie nord de l’île. Les deux pays sont également en profond désaccord sur la question des ressources énergétiques au large de l’île.
Le second accord porte sur l’aide que la Turquie pourrait apporter au GNA dans sa lutte contre les troupes du maréchal Haftar, qui ont lancé en avril une offensive pour s’emparer de Tripoli. Ces combats se sont rapidement enlisés en banlieue de la capitale libyenne.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les frères ennemis du GNA basé à l’ouest d’une part et ceux du gouvernement et du Parlement établis dans l’est libyen à la demande du maréchal Khalifa Haftar, se disputent le pouvoir et le contrôle des gisements du pétrole.