Le Parlement turc a entériné hier lundi, un accord qui prévoit entre autres une présence militaire turque en Libye ainsi qu’une formation des cadres militaires libyens par les instructeurs de l’armée turque.
La Turquie franchit ainsi un pas supplémentaire dans son soutien au GNA, le gouvernement d’union nationale, de Fayez al-Sarraj.
Cet accord militaire et sécuritaire, entériné au lendemain d’une rencontre à huis-clos entre le chef du GNA, Fayez al-Sarraj et le président turc, Recep Tayyip Erdogan au palais de Dolmabahçe, situé sur la rive européenne d’Istanbul, avait été signé en novembre dernier. Il donne à la Turquie la possibilité d’être présente sur le territoire libyen.
Il prévoit également la formation, par la Turquie, de cadres militaires et sécuritaires en Libye, ainsi que la fourniture par Ankara de toutes sortes d’armes à ce pays.
Jusqu’ici, l’aide turque au camp de Fayez al-Sarraj se limitait à des armes, des véhicules militaires, des drones et des experts turcs pour les faire fonctionner.
Le volet maritime de cet accord permet également à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale riches en hydrocarbures. Le gouvernement turc a déjà prévenu qu’il empêcherait toute exploration d’hydrocarbures sans son autorisation.
La rencontre à huis-clos de dimanche entre le chef du GNA et le président turc était la deuxième en moins de 20 jours entre les deux hommes. A son issue, Recep tayyip Erdogan a déclaré qu’il prendra toutes les mesures nécessaires pour envoyer cette fois-ci des troupes en Libye. Et cette mesure devrait grandement soulager le gouvernement de Tripoli face aux menaces de l’armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar qui contrôle l’Est du pays et projette de conquérir la capitale Tripoli.
Malgré le soutien de la Turquie et du Qatar, Fayez al-Sarraj se retrouve fragilisé dans la capitale libyenne depuis la relance la semaine dernière, par les forces du maréchal haftar de l’offensive contre Tripoli.
Soutenu de son côté par les Emirats arabes unis et l’Egypte, deux rivaux régionaux d’Ankara, l’homme fort de l’est libyen mène depuis le mois d’avril dernier une offensive pour prendre le contrôle de l’ensemble du pays.