Le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a annoncé hier lundi qu’il annulait le rachat de l’Italien Ilva, justifiant sa décision par le retrait d’une protection pénale pour les gérants du site de Tarente, en voie de dépoulltion.
En reprenant le site de Tarente fin 2018, ArcelorMittal s’était engagé à injecter 2,4 milliards d’euros sur cinq ans pour améliorer sa productivité et accélérer la dépoullution. Mais l’accord de reprise stipulait aussi que si une nouvelle législation venait affecter le plan de remise aux normes environnementales prévu pour le site et «nuire matériellement à sa capacité à mettre en place son plan industriel», ArcelorMittal aurait un droit contractuel de retrait. Or, c’est justement ce qui s’est passé.
Le Sénat italien a approuvé fin octobre un amendement déposé par le Mouvement 5 étoiles supprimant pour les dirigeants du site de Tarente une révocation d’une période d’immunité pénale accordée par le Parlement initialement au groupe pour lui permettre de mettre l’usine aux normes environnementales.
ArcelorMittal fait également valoir que les décisions récentes prises par le Tribunal de Tarente obligent les administrateurs de l’aciérie à respecter certaines échéances d’ici le 31 décembre, ce que les administrateurs eux-mêmes jugent «impossible».
A défaut, le haut-fourneau numéro 2 devra être fermé, suivi éventuellement par les deux autres, ce qui mettrait en péril le plan industriel et l’exploitation de l’usine par le géant mondial de l’acier.
Le site de Tarente, parmi les plus pollués en Europe, se trouve au cœur d’un énorme procès. Les experts cités par le parquet italien estiment que 7.500 des 11.500 décès recensés à proximité du site entre 2004 et 2010, ont été causés par des maladies cardio-respiratoires et des cancers imputables aux émissions toxiques des hauts fourneaux de l’usine.