WhatsApp a annoncé hier mardi avoir déposé plainte contre la société israélienne «NSO Group», spécialisée dans les logiciels d’espionnage et qu’elle accuse d’avoir aidé plusieurs gouvernements à épier des militants et des journalistes.
WhatsApp avait admis en mai dernier avoir été infectée par un logiciel espion donnant accès au contenu des smartphones. Les pirates avaient exploité une faille de sécurité simplement en appelant les usagers de l’application messagerie.
Ils avaient ainsi pu activer le micro et la caméra des appareils Apple ou Android ciblés pour écouter ou visualiser l’environnement des propriétaires à leur insu. Ce sont en tout 1.400 appareils qui ont été concernés dans différents pays dont le royaume de Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Mexique.
Dans un éditorial publié dans un quotidien américain, le patron de WhatsApp, Will Cathcart affirme que des mois d’enquête ont permis d’établir que les attaquants avaient utilisé des serveurs et des hébergeurs internet dont les liens avec NSO ont déjà été établis dans le passé. NSO Group est accusé d’avoir ciblé «100 défenseurs des droits humains, journalistes et autres membres de la société civile dans le monde».
Basée à Herzliya, dans la «Silicon Valley» israélienne située au nord de Tel-Aviv, NSO avait pourtant affirmé en mai que sa technologie était «commercialisée par l’intermédiaire de licences à des gouvernements dans le seul objectif de combattre la criminalité et le terrorisme».
Pour Facebook, qui détient WhatsApp, il s’agit également de restaurer la confiance avec ses utilisateurs et les autorités, alors que le groupe américain, qui possède aussi Instagram, est sous le coup de plusieurs enquêtes aux Etats-Unis, notamment sur sa gestion des données personnelles et la protection de la vie privée.