Les rapports deviennent de plus en plus tendus entre Le Caire et Addis-Abeba en raison du projet controversé du grand barrage éthiopien sur le Nil, alors que la partie égyptienne a accepté l’invitation américaine d’assister à Washington à une rencontre avec ses voisins l’Ethiopie et le Soudan.
Le gouvernement égyptien craint que la construction du gigantesque barrage de la Renaissance ne provoque une diminution du débit du Nil, dont le pays des pharaons dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau. C’est depuis 2012 que l’Ethiopie a entamé ce projet d’une facture globale de 4 milliards de dollars.
Les négociations entre ces deux Etats et avec le Soudan, étant donné que le Nil y passe également, sont au point mort depuis neuf ans. Au début de ce mois, des discussions dans la capitale soudanaise, Khartoum, avaient abouti à une « impasse », d’après les autorités égyptiennes, qui, depuis, tentent d’obtenir une médiation internationale.
Pour sa part, la partie éthiopienne a rejeté cette perspective avant de déplorer un «déni injustifié des progrès» réalisés durant les négociations.
« La guerre ne peut pas être une solution et ne nous aidera pas », a estimé mardi à la tribune du Parlement le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, avant d’ajouter qu’ « aucune force ne peut empêcher l’Ethiopie de construire le barrage ».
En réaction, le gouvernement égyptien a jugé que ces propos étaient des « insinuations inacceptables », d’après un communiqué publié mardi dernier par le ministère des Affaires étrangères.