Des milliers d’indépendantistes catalans sont descendus dans les rues de Barcelone hier lundi pour exprimer leur colère après la condamnation de neuf de leurs dirigeants à des peines de prison pour la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Dès l’annonce des peines allant de 9 à 13 ans de prison, des rassemblements spontanés ont eu lieu dans la métropole catalane avant que les militants ne rejoignent, à l’appel d’un mouvement anonyme baptisé «Tsunami démocratique», l’aéroport pour le bloquer.
La police antiémeute a chargé à plusieurs reprises des centaines de militants qui tentaient de pénétrer dans le terminal et jetaient pierres et poubelles. Selon les services d’urgence de l’aéroport, un manifestant a été arrêté et 75 personnes ont été blessées. Environ 110 vols ont été annulés.
Des échauffourées ont opposé dans la soirée manifestants et forces de l’ordre près du siège de la police. A travers la région, dont le gouvernement est toujours contrôlé par les indépendantistes, des militants ont coupé des routes et des voies de chemin de fer.
Et la situation ne semble pas près de se calmer. Le « Tsunami démocratique » a annoncé de nouvelles actions pour mardi, des marches sont prévues à travers la région à partir de mercredi avant une grève générale convoquée pour vendredi.
L’ancien vice-président catalan Oriol Junqueras, principal accusé du procès en l’absence de l’ex-président catalan Carles Puigdemont qui a fui en 2017 en Belgique pour échapper aux poursuites, et à l’encontre duquel la justice espagnole a lancé hier un nouveau mandat d’arrêt international, s’est vu infliger la plus lourde peine, soit 13 ans de prison pour sédition et détournement de fonds publics.
Et pour sédition, et détournements dans certains cas, l’ancienne présidente du Parlement catalan Carme Forcadell à 11 ans et demi, les dirigeants des puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, à 9 ans, et cinq anciens ministres régionaux à entre 10 ans et demi et 12 ans.
Ces 12 indépendantistes étaient jugés pour avoir organisé le 1er octobre 2017, en dépit de l’interdiction de la justice, un référendum d’autodétermination émaillé de violences policières, suivi de la proclamation le 27 du même mois d’une vaine déclaration d’indépendance par le Parlement catalan.
Les tensions causées par ces condamnations devraient planer sur les élections législatives, les quatrièmes en quatre ans, qu’organise l’Espagne le 10 novembre prochain.