A l’issue d’un tour de table de cinq mois avec les formations représentées au Parlement depuis les élections du 28 avril dernier, le roi d’Espagne Felipe VI n’a pu que constater qu’aucun candidat à la présidence du gouvernement ne disposait de la majorité nécessaire.
Le Parlement sera donc dissous le lundi 23 septembre prochain avant des élections législatives prévues pour le 10 novembre suivant.
Ces élections législatives seront les quatrièmes en quatre ans, signe de la grave crise constitutionnelle qui paralyse le pays depuis l’irruption de nouveaux partis sur l’échiquier politique il y a cinq ans, à savoir la gauche radicale Podemos, la formation libérale Ciudadanos et Vox de l’extrême droite.
L’actuel chef de l’exécutif en exercice, le socialiste Pedro Sanchez, a échoué à former un gouvernement de coalition avec Unidos Podemos, un scénario qui semblait le pus plausible étant donné l’environnement politique du pays.
Avec les scandales de corruption, les séquelles encore présentes de la crise économique et la montée des courants indépendantistes en Catalogne, les Espagnols ont de moins en moins confiance en leurs dirigeants politiques qu’ils perçoivent incapables de composer avec la fragmentation du Parlement, divisé entre cinq partis qui rassemblent chacun plus de 10% des voix, après des années d’un bipartisme confortable.
Pour les prochaines législatives, les analystes prévoient une augmentation de l’abstention qui pourrait bouleverser les rapports de force actuels. Les sondages prédisent un renforcement du Parti socialiste ouvrier espagnol, la formation de Pedro Sanchez, et du Parti populaire, au détriment de Ciudadanos, dont le virage dans les tranchées de la droite traditionnelle et le véto à toute négociation avec les socialistes ont déconcerté une partie des électeurs et des analystes.
L’extrême droite Vox, dont un certain nombre d’électeurs pourraient être tentés par un vote «utile» en faveur du Parti populaire, devrait aussi perdre des voix. De même que Podemos qui pourrait être sanctionné pour avoir dédaigné en juillet la proposition d’un gouvernement de coalition incluant la vice-présidence de l’exécutif et trois ministères, qu’il avait alors jugés «trop symboliques».