Le gouvernement britannique a rendu public hier mercredi le rapport « Opération Yellowhammer ». En cas de Brexit sans accord, les autorités britanniques prévoient des perturbations à court terme dans 12 domaines-clés, dont l’approvisionnement en eau et nourriture, la santé, les transports et les frontières, ainsi que la possibilité de « désordres publics ».
Le rapport assure que « l’état de préparation du public et du secteur marchand restera faible en raison de l’absence d’une vision claire sur la forme de la sortie de l’Union européenne. Il met en garde contre le manque de viabilité du projet britannique de suppression des contrôles à la frontière irlandaise en raison d’importants risques sur les plans économique, juridique et de biosécurité, une perturbation de la traversée de la Manche avec un trafic potentiellement réduit de 40% à 60%.
Ce sont toutes ces perturbations, qui pourraient durer trois mois, qui entraîneraient les pénuries et l’inflation prédites, et éventuellement d’importants mouvements de mécontentement, voire des émeutes, dans tout le pays.
La publication officielle des détails du rapport « Opération Yellowhammer », dont des extraits avaient déjà fuité au mois d’août, intervient à sept semaines de la date théorique du Brexit. Le gouvernement britannique n’avait eu d’autre choix que de s’y résoudre après que les députés aient voté la semaine dernière pour l’y contraindre.
Le gouvernement assure cependant que ce rapport, qui décrit le pire des scénarios, est en train d’être « mis à jour ». Il n’empêche qu’il vient renforcer la pression sur le Premier ministre Boris Johnson, qui a promis de mener à bien le Brexit d’ici le 31 octobre, avec ou sans accord avec l’Union européenne.