L’émissaire spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé s’est dit inquiet face à la nouvelle escalade en Libye et appelé à une trêve entre les deux parties rivales qui se disputent le contrôle de Tripoli et ont intensifié ces derniers jours les raids aériens.
Les troupes du maréchal Haftar tentent de maintenir leurs positions aux abords de la capitale libyenne mais ne parviennent pas à progresser. En face, les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, essaient de les repousser mais peinent à reprendre du terrain au sud de Tripoli.
L’incapacité d’un camp comme de l’autre à progresser militairement sur le terrain, les pousse à repenser autrement leurs tactiques militaires. Depuis vendredi, les deux camps ont intensifié leurs frappes aériennes à l’aide d’avions de combat et de drones. Ils ciblent désormais les bases arrière et les centres d’approvisionnement et de rassemblement des troupes de l’adversaire pour l’affaiblir.
Samedi et dimanche, l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a annoncé avoir bombardé «plus de dix cibles, soigneusement sélectionnées», dont l’Ecole militaire à Misrata, à 200 kilomètres à l’est de Tripoli. Le gouvernement de Tripoli a rapporté que cinq médecins ont été tués dans ce raid.
Et vendredi, les forces pro-GNA avaient mené des frappes contre la base d’al-Joufra, à 65 kilomètres au sud de Tripoli. Cette base, d’où décolleraient les avions et les drones du maréchal Haftar, est stratégique pour ses troupes. Après la perte fin juin de leur base arrière à Gharyan, la perte de cette base d’approvisionnement d’Al-Joufra les isolerait totalement.
Ce regain de violence entre les belligérants libyens a amené l’émissaire spécial des Nations unies pour la Libye Ghassan Salamé à appelé à une trêve d’ici le 10 août, date à laquelle est célébrée l’Aïd al-Adha, fête musulmane dite «du sacrifice».
L’émissaire onusien a proposé un plan en trois étapes au Conseil de sécurité passant par la mise en place d’un cessez-le-feu, une réunion «de haut niveau entre les pays concernés» par la crise libyenne pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye, et enfin une réunion en Libye des «personnalités influentes du pays» pour «cimenter» un consensus.
Mais cette proposition n’a pas suffi pour convaincre les deux camps, dont chacun croit être proche de la victoire par les armes.