La Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH) a rendu public son rapport 2018, dans lequel elle descend en flammes le régime algérien qu’elle accuse de bafouer les droits humains, et tire la sonnette d’alarme sur un «choix du chaos qu’il assumera devant l’histoire».
Le rapport intitulé «Rétrospective LADDH, rapport 2018, situation des droits humains, focus sur les libertés», déplore qu’en 2018, le droit de manifester soit toujours interdit, alors que le pouvoir politique a décrété officiellement la levée de l’état d’urgence.
Pour la LADDH, près de 11000 actions de protestation ont été enregistrées en Algérie en 2018, particulièrement dans les zones rurales et isolées. Dans ces régions où la précarité est la norme, «le citoyen lutte par tous les moyens afin d’assurer sa survie et bénéficier de son droit au développement, sachant qu’il est privé des simples nécessités de subsistance digne, telles que l’eau, le gaz, les communications et voies adéquates de transport», explique la Ligue algérienne.
Au cours des dernières années, les autorités d’Alger ont tout fait pour remettre en cause la liberté des individus à s’exprimer, que ce soit de manière individuelle ou collective, comme elles s’attellent à exercer un «contrôle sur les médias et sur les journalistes», s’indigne le rapport de la LADDH.
Sur ce point, la Ligue algérienne fait état de la multiplication des arrestations de journalistes et de blogueurs au cours des derniers mois, précisant que le régime en place, table sur la lassitude, le pessimisme et l’usure des militants des droits humains, des acteurs sociaux, civils et politiques.
Le rapport a aussi critiqué la violence faite aux femmes et aux enfants, les abus contre les migrants d’Afrique subsaharienne, ainsi que d’autres maux qui tourmentent la société algérienne.