Des miliciens et des habitants ont rapporté des morts et de nombreux blessés suite à des attaques samedi soir du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, quelques heures à peine après l’assassinat de 12 agriculteurs.
Les insurgés sont arrivés à bord de camions pour attaquer Dala-Melari, Fuguri et Femari, trois villages voisins à six kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Bordno. D’après un responsable d’une milice engagée aux côtés de l’armée contre Boko Haram, les djihadistes tiraient sans distinction, obligeant les habitants à fuir.
Ils ont complètement brûlé les villages après avoir pillé les réserves de nourriture. Deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Ces attaques ont été attribuées par les miliciens à la faction loyale au leader historique de Boko Haram, Abubakar Shekau.
Quelques heures avant ces attaques, c’est le village de Kalle, à cinq kilomètres de là, qui avait été envahi par des hommes arrivés là aussi à bord de camions. Les assaillants ont aussitôt attaqué des paysans en train de travailler dans leurs fermes, les contraignant à fuir immédiatement dans la brousse voisine. Selon le chef d’un groupe d’autodéfense local, douze corps ont été retrouvés, portant les stigmates profonds de coups portés à la machette.
Kalle est situé en périphérie de la forêt de Sambisa, un bastion de Boko Haram qui y avait établi des camps d’entraînement. Les djihadistes s’en sont pris régulièrement à des paysans ces dernières annés, pour piller des vivres ou parce qu’ils les accusaient de fournir des renseignements à l’armée.
Les Nations unies estiment que les violences entre Boko Haram, qui tente depuis 2009 de créer un Etat islamique dans le nord-est du Nigeria, ont fait plus de 27 000 morts et près de deux millions de déplacés. L’insurrection s’est étendue du Nigeria au Cameroun, au Tchad et au Niger, créant d’énormes problèmes en termes de sécurité, d’aide humanitaire et de gouvernance dans le bassin du lac Tchad.