A l’issue de la visite du ministre égyptien du Pétrole Tarek el-Molla à Nicosie, Chypre et l’Egypte ont conclu hier mercredi un accord portant sur la construction du premier gazoduc sous-marin pour le transport du gaz naturel chypriote vers l’Egypte à travers la Méditerranée, avant sa réexportation vers l’Europe.
Le gazoduc transportera le gaz naturel depuis le gisement chypriote offshore « Aphrodite » jusqu’en Egypte, qui le transformera en gaz liquéfié. Un comité conjoint doit être créé dans les 30 prochains jours, afin de superviser ce projet, soutenu par l’Union européenne qui cherche à diversifier ses sources d’énergie.
Nicosie souhaite que l’acheminement de son gaz vers l’Egypte débute en 2022 mais l’avancement du projet dépend désormais des accords commerciaux devant être conclus avec les investisseurs.
Le champ Aphrodite a des réserves estimées à 127.4 milliards de mètres-cubes de gaz. Son bloc 12 a été déclaré commercialement viable mais son exploitation n’a pas encore commencé.
Le consortium qui en a la charge et qui comprend la firme américaine Noble Energy, le néerlandais Shell et l’israélien Delek, entend auparavant renégocier les termes du contrat avec le gouvernement chypriote.
Le ministre chypriote de l’Energie, George Lakkotrypis s’est dit convaincu que cet accord avec l’Egypte, «le premier du genre» permettra d’attirer des investissements de plusieurs milliards de dollars dans la construction d’infrastructures.
Le futur gazoduc devrait rapporter à Chypre ses premiers revenus issus du gaz naturel. L’île a également délivré des permis d’exploration d’hydrocarbures au Français Total, à l’Italien ENI et à l’Américain ExxonMobil.