Le régime syrien a bombardé à l’artillerie hier mercredi plusieurs régions dans la province d’Idleb, dernier grand bastion rebelle et djihadiste en Syrie, au lendemain de raids aériens de l’aviation militaire russe ayant tué 13 civils, dont six enfants, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).
Tous les signes indiquent un assaut imminent dont les effets néfastes au plan humanitaire, sont redoutés par la communauté internationale, mais Damas et Moscou enchaînent les déclarations va-t-en-guerre sur Idleb.
Depuis plusieurs semaines, l’armée de Damas, déterminée à reconquérir l’intégralité de son territoire, amasse des renforts aux abords d’Idleb.
Située dans le nord-ouest de la Syrie, la province d’Idleb est dominée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda aux côtés d’autres factions rebelles.
Conquise par les rebelles en 2015, c’est dans cette province qu’ont été envoyés des dizaines de milliers de rebelles et de civils, évacués de fiefs repris par l’armée du régime de Damas. D’après l’ONU, au total trois millions d’habitants, dont la moitié sont des déplacés, vivent dans la région et les poches rebelles adjacentes.
En cas d’assaut, la communauté internationale craint une catastrophe humanitaire d’une ampleur inédite en Syrie qui est le théâtre depuis 2011 d’une guerre qui a fait plus de 350.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.
Certains pays craignent une possible attaque chimique à Idleb et une réédition du scénario de la Ghouta orientale. La Maison Blanche a prévenu que, le cas échéant, «les Etats-Unis et leurs alliés répondront rapidement et de façon appropriée» à l’offensive de l’armée syrienne des forces alliées.
Washington a convoqué pour demain vendredi, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le même jour de la tenue d’un sommet à Téhéran entre les présidents d’Iran, de Russie et de Turquie, principaux parrains des protagonistes de la guerre en Syrie, pour tenter de sceller le sort d’Idleb.