Dès aujourd’hui (mercredi), l’Allemagne applique de nouvelles règles sur le regroupement familial pour les migrants. Depuis le printemps 2016, les réfugiés originaires de zones en guerre et titulaires d’un titre de séjour provisoire outre-Rhin, comme c’est le cas pour nombre de Syriens, n’avaient pas cette possibilité. Bien que les nouvelles dispositions légales permettent de nouveau le regroupement familial pour cette catégorie, elles demeurent limitatives.
D’aucuns jugent que la question du regroupement familial est avant tout humanitaire : les familles doivent vivre ensemble, ce qui privilégie leur intégration. Par contre, d’autres soutiennent que les réfugiés de zones de guerre séjournent à titre provisoire sur le territoire allemand avant leur rapatriement. Les partisans de l’extrême droite, quant à eux, pensent plutôt aux centaines de milliers de migrants de plus qui pourraient venir en Allemagne en raison de ces nouvelles dispositions légales.
Cette question est donc délicate, d’où les débats passionnés qu’elle a suscitées au sein de la classe politique. Pendant plus de deux ans, le regroupement familial avait été suspendu pour les réfugiés originaires de zones en guerre, dont la Syrie. A présent, ceux-ci ont de nouveau la possibilité de faire venir leurs proches.
Toutefois, le nombre ne doit pas dépasser 1 000 personnes par mois. En outre, les conditions sont des plus strictes, tenant compte de la durée de séparation, la présence ou non d’enfants mineurs, des risques pour la vie des personnes concernées ou des graves problèmes de santé. Par ailleurs, l’intégration des membres de la famille déjà sur le territoire allemand est également considérée : le fait que ceux-ci travaillent, se forment ou s’expriment bien en allemand joue en faveur du regroupement familial.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a enregistré plus de 30 000 demandes de regroupement familial, majoritairement formulées par des Syriens et des Irakiens.