Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne, a annoncé dans un communiqué publié hier mercredi la décision de l’Union européenne de financer la construction d’un nouveau quartier général pour la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré, au Mali, l’ancien ayant été détruit fin juin lors d’une attaque djihadiste.
Par cette décision, l’Union européenne entend confirmer son engagement déterminé aux côtés des pays du G5, « pour permettre aux institutions de contrôler pleinement leurs territoires et de lutter contre le terrorisme et les trafics d’êtres humains, d’armes et de drogue ». L’Union européenne considère qu’en s’engageant pour le maintien de la sécurité et pour le développement de la région, elle investit également dans sa propre sécurité. Elle se mobilise pour le financement de la force conjointe, lui ayant déjà accordé jusque-là un soutien financier de 100 millions d’euros. Mais les 414 millions d’euros promis lors d’une conférence internationale des donateurs organisée à Bruxelles le 23 février tardent à se matérialiser.
Le 29 juin dernier, le G5 Sahel avait été visé par une attaque meurtrière. Une voiture piégée avait explosée devant son quartier général à Sévaré, dans le centre du Mali. Deux militaires et un civil avaient été tués par l’explosion. Deux des assaillants, dont le chauffeur, étaient mors, et quatre autres personnes ont été arrêtées. L’attentat suicide a été revendiqué par un groupe djihadiste, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.
Le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont lancé en 2017 la force conjointe pour sécuriser la région du Sahel, menacée par les groupes armés, dont de nombreux djihadistes. Elle doit compter à terme 5 000 hommes répartis en sept bataillons, dont deux pour le Mali et le Niger, et un pour la Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie, restant chacun sous son uniforme national.