Une semaine après la décision allemande de n’autoriser l’extradition de Carles Puigdemont vers l’Espagne que pour le chef d’inculpation de malversation, la Cour suprême espagnole a décidé hier jeudi de retirer les mandats d’arrêt internationaux contre l’ex-président catalan et quatre autres dirigeants indépendantistes ayant fui à l’étranger.
Le juge de la Cour suprême espagnole, Pablo Llarena, chargé de l’enquête sur la tentative de sécession de la Catalogne en octobre dernier, a dit dans son arrêt rendu public hier, refuser l’extradition de l’ancien président catalan pour le seul chef d’accusation de malversation et non pour rébellion. Ce, à quoi, il aurait pu être contraint, si Carles Puigdemont avait été expulsé selon les conditions fixées par la justice allemande.
La charge de malversation est une charge de faible gravité et la justice espagnole souhaite juger Carles Puigdemont pour «sédition et rébellion», une accusation très grave qui peut valoir en Espagne, jusqu’à 30 ans de prison.
Les autres dirigeants catalans concernés par cette décision de justice sont quatre membres du gouvernement régional catalan, Toni Comin, Lluis Puig et Meritxell Serret, qui se sont exilés en Belgique, et Clara Ponsati, qui vit en Ecosse. Ils sont donc désormais libres de se déplacer à l’étranger sans courir le risque d’être arrêtés et extradés. Par contre, ils seraient arrêtés s’ils revenaient en Espagne où le mandat d’arrêt national est toujours en cours.
La décision du juge Pablo Llarena a été vivement applaudie par la majorité de ses collègues magistrats, très remontés contre la dérive indépendantiste de certains leaders catalans.
Mais un flou plane, désormais sur la suite de la procédure, le juge Llarena ayant déjà retiré un premier mandat d’arrêt international contre ces indépendantistes en décembre dernier, avant de le réactiver fin mars.