Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont publié un communiqué hier mardi dans lequel ils annoncent que le groupe pharmaceutique Sanofi ne pourra pas rouvrir son usine chimique de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, dont la production a été suspendue lundi pour non-conformité en matière de rejets toxiques.
Les ministres estiment que toutes les conditions en matière d’émissions et d’absence de risques pour les salariés et les riverains ne sont pas réunies pour que l’Etat puisse autoriser une reprise de l’activité du site. Lundi, Sanofi Chimie, filiale du groupe pharmaceutique, avait annoncé l’arrêt immédiat de la production de l’usine qui produit la Dépakine, à Mourenx. Ce médicament antiépiléptique est accusé d’avoir provoqué des malformations et des retards de développements chez des milliers d’enfants mais c’est en raison des rejets dans l’atmosphère de substances dangereuses dans des quantités très supérieures aux limites autorisées que l’usine de Mourenx a été fermée. Sanofi a évoqué la nécessité « d’opérer les améliorations techniques indispensables à un retour à la normale ».
En avril, un rapport d’inspection avait révélé que du bromopropane, qui entre dans la composition du valproate de sodium, le principe actif de la Dépakine, a été mesuré jusqu’à 190 000 fois la norme avec un rejet en mars à plus de 380 000 mg/m2 alors que la valeur limite d’émission est de 2 mg/m2. Ces rejets sont d’autant plus dangereux que le bromopropane est classé cancérogène, mutagène et reprotoxique possible par l’Organisation mondiale de la santé. Sanofi Chimie rejetterai également en excès quatre autres composés organiques volatils (COV), à savoir le toluène, le propène, l’isopropanol et le valéronitrile.